Be,, le 6, son présumé innocent d’agresseur s'est...
RIDICULISÉ lors de la confrontation, en multipliant les explications brumeuses, les démonstrations foireuses et les bégayements inaudibles les plus abracadabrantesques...
Alors, j'ai décidé de le féliciter :
Vous voyez l'arbre ? Et bien c'est Madame JOSSO... Et Monsieur GUERRIAU, c'est sous la brume, qu'il rame pour attaquer la falaise de ses ambitions...
Tiens ils proposent des phrases pour guider le petit mot à écrire... Non, rien de tout cela ne va.
Le Diable occupe une grande place dans l'art religieux occidental. On ne recherchera pas ici ses origines avant l'An Mil.
Mais de qui parle-t-on ?
«
Il n'y a pas de réelle distinction iconographique entre Lucifer, Satan
et Belzébuth. Ce sont là trois façons différentes dont les sources
bibliques désignent le diable, "l'adversaire", "l'accusateur". Lucifer
n'est cité qu'une fois dans toute la Bible, par Isaïe, et c'est pourtant
de cette seule mention que provient non seulement le nom propre du
diable,mais aussi l'histoire de son origine : un ange, "porteur de
lumière", d'une très grande beauté, qui s'oppose volontairement à Dieu,
est déchu de sa fonction de créature céleste et devient le prince du
mal. Cette dénomination influence peu l'iconographie du diable, qui ne
donne guère à voir la splendeur de sa beauté originelle. Le nom de Satan
est beaucoup plus fréquent : il apparaît une cinquantaine de fois dans
l'Ancien Testament et le Nouveau (…) et à la suite des traductions et
révisions en grec puis en latin, il devient le nom du diable. Belzébuth
(…) est cité dans les Evangiles par Matthieu, Marc et Luc.» (Rosa Giorgi, Le Livre du Paradis et de l'Enfer, 2014, page 172).
La
figure du diable — quel que soit son nom — oscille entre deux pôles
bien marqués, une représentation humanoïde, une représentation animale,
mais les deux peuvent se mélanger, lui donnant ce caractère de monstre
associé à une vision des fins dernières — alors que à partir du Siècle
des Lumières, triomphera une vision déchristianisée et désacralisée,
celle de la Bête en l'Homme.
1. Une représentation longtemps fluctuante
• Des diables romans et gothiques plutôt humanoïdes.
Certains
des chapiteaux sculptés les plus connus se trouvent dans le chœur de la
collégiale Saint-Pierre de Chauvigny (Vienne). La coloration ancienne a
été conservée par la restauration. Deux exemples :
Des
pécheurs sont encadrés par des diables — non pas coiffés à l'iroquois —
mais à la tête couronnée de flammes, indice de leur statut infernal.
Ici
on reconnaît l'archange saint Michel — son nom se lit sur son auréole —
se mesurant à des diables qui entendent tirer profit du Pèsement des
âmes. Le mot diable figure aussi (diabolus).
En
façade des églises, les tympans permettent une scénographie plus
développée. Le Diable est ainsi présent sur le tympan de Sainte-Foy de
Conques (XIIe siècle).
On
voit à gauche le damné poussé par le Diable dans la gueule infernale ;
c'est l'image du diable couronné des flammes de l'enfer. Cette
représentation reprend les éléments destinés à durer : nudité du Diable
et des damnés, couronne de flammes, bouche infernale qui est l'entrée de
l'Enfer. A droite, Satan est au milieu des damnés qu'il écrase de ses
pieds, et qui sont torturés dans le fleuve des Enfers, le Tartare ; des
serpents s'enroulent sur ses jambes, il est le seigneur de l'Enfer ; il
siège sur son trône.
Vient le temps des cathédrales gothiques. Le diable cornu est sculpté sur le portail central de Notre-Dame de Paris :
La scène montre le Jugement dernier avec
la pesée des âmes. Les Diables sont velus, cornus, ont une longue queue
ce qui les apparente à des animaux ; et leur visage n'est pas vraiment
humain.
Cathédrale
Saint-Etienne de Bourges. On remarque que le Diable du milieu possède
des oreilles pointues et une dentition développée. Il est en train
d'arracher l'oreille d'un damné et semble y trouver plaisir! L'autre
diable tient une pique, c'est un instrument de torture car en Enfer les
damnés doivent souffrir mille maux pour payer leurs péchés.
• Des images du Diable très variées dans les enluminures
Pas de modèle obligatoire à respecter pour l'artiste qui sans doute est un moine encore jusqu'au début du XIVe siècle.
Dans
cette enluminure de l'Apocalypse qui a appartenu à l'empereur Henri II
(vers 1000-1020) le dragon à la peau sombre tente ou menace le Christ,
protecteur. Manuscrit conservé à la Bibliobliothèque d'Etat de Bamberg.
Le
moine Beato de Facundo, inspiré par l'Apocalypse, orne ainsi vers 1047
un manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale de Madrid. Les âmes
groupées par sept affrontent des bêtes groupées par sept : le Malin est
ici un serpent rouge à sept têtes et/ou une sorte de taureau noir.
La British Library conserve ce Psautier d'Henri de Blois ; sans doute réalisé dans le scriptorium
de la cathédrale de Winchester dont Henri était évêque, il date des
années 1120-1160. Sur la miniature ou voit que l'ange prend bien soin de
refermer à clef la porte de l'enfer où l'on vient de jeter les damnés.
Des diables à l'allure d'oiseaux donnent des coups de bec aux damnés.
D'autres diables, cornus, au nez pointu, usent de piques et de bâtons.
Ce diable illustre le Codex Gigas,
écrit au début du XIIIe siècle par un moine de Podlazice, en Bohême.
Frisé comme un mouton, il se caractérise par un visage verdâtre,
d'immenses cornes rouges, une langue rouge et bifide, un torse chétif,
des griffes aux mains et aux pieds. Et il porte un caleçon!
Enluminure,
1220-1270, Bibliothèque d'Etude du Patrimoine, Toulouse. Saint Michel
et les Anges, à gauche, combattent le dragon à sept têtes chevauché par
des diables. « Bien que leurs caractéristiques iconographiques
traditionnelles soient celles de monstres (cornes, têtes grimaçantes,
corps velu, sabots fendus), les trois diables qui chevauchent le dragon
ont un air ridicule, sinon carrément inoffensif » note Rosa Giorgi (in
"Le Livre d'or du paradis et de l'enfer", Hazan, 2014, page 196).
• Satan acteur du "Jugement dernier"
Ce
diable noir est Lucifer, cheveux blancs ou blonds ébouriffés, yeux
exorbités ; il n'est pas assis sur un banal trône, mais sur le
Léviathan, le serpent aquatique de l'Apocalypse, qui donne l'impression
d'accoudoirs dévorant les damnés. Lucifer tient sur ses genoux
l'Antéchrist son fils. Cette représentation du diable est extraite d'une
mosaïque célèbre, le Jugement dernier de la cathédrale Santa
Maria Assunta de Torcello, près de Venise, qui date du XIe siècle. La
mosaïque comprend six bandeaux ; le détail représenté est dans la partie
inférieure de l'œuvre, dont on peut voir l'ensemble ici.
Encore un Jugement dernier.
L'oeuvre est une fresque de Giotto di Bondone à la Chapelle Scrovegni, à
Padoue et date de 1306. Le diable est maintenant une sorte de gros
singe grotesque et bleuâtre, cornu mais pas velu. L'artiste représente
Satan en train de saisir des damnés et d'en engloutir par une bouche et
de les vomir par l'autre... On peut voir ici l'ensemble de la fresque : où le diable est également situé en bas à droite.
A
côté de Satan, de "petits" diables de la taille des humains ;
simiesques et velus, les pieds crochus, ils fouettent et écorchent...
2. La Grande Peste de 1348 et le triomphe de Satan
La
Peste Noire débarqua en Italie et balaya plus d'un tiers de la
population européenne. La crainte du Diable en fut sans doute
exacerbée. L'apparence du diable se stabilise sinon dans sa forme du
moins dans son objet : faire peur. Les artistes redoublèrent
d'imagination pour représenter le Malin et toutes les effrayantes
figures du Mal.
• Scènes d'enfer
L' Enfer de
Taddeo di Bartolo, fin XIVe s., figure parmi les célèbres fresques
toscanes : à la Collégiale de San Gimignano un énorme Satan figure au
niveau supérieur...
Satan engouffre les damnés par une bouche et les vomit par l'autre. Le second niveau détaille ces péchés capitaux.
Avec
Taddeo di Bartolo l'avarice est bien punie... Les femmes adultères sont
agressées et battues par d'abominables diables. Des sodomites du
premier plan, l'un est empalé et l'autre cuit sur le feu.
(L'homosexualité était punie de mort dans l'Occident chrétien comme dans
certains pays musulmans aujourd'hui...) Cliquer ici pour accéder à l'ensemble de ce Jugement dernier.
Le
personnage dodu du premier plan vomit des pièces d'or. Au -dessus un
autre est supplicié avec un noeud coulant. A droite, un autre diable
cornu à tête de chien manie le poignard..
La plus extravagante des représentations de la gueule de l'enfer est probablement celle du Livre d'heures de Catherine de Clèves, vers 1440.
On y trouve aussi une extraordinaire représentation de Lucifer :
Ce Satan énorme, verdâtre, bouche du bas énorme et pleine de crocs, est des plus horribles que j'aie trouvés.
Il est de taille à se mesurer avec le Diable de la Descente aux enfers de Giovanni da Modena (1451) dans une église de Bologne, la basilique de San Petronio.
L'œuvre est inspirée par la vision de Dante dans La Divine Comédie, dont l'influence graphique se retrouvera jusqu'au XIXe siècle — je pense aux illustrations de Gustave Doré.
Le Satan peint par Hans Memling dans son Trityque de 1485 est à peine moins effrayant.
A Sainte-Cécile d'Albi, l'immense fresque du Jugement dernier,
datant des années 1474-1484, associe horreur et fantastique. Diable
rouge, à la longue queue, aux cornes de vache, l'artiste l'affuble d'une
paire de gros seins, donnant une représentation hermaphrodite du Malin, écho aux pis de la chèvre qui voisine avec un oiseau infernal.
La miniature de Jean Le Tavernier sur l'Enfer,
toujours en ce XVe siècle, multiplie les scènes d'insupportables
supplices tandis que, ci-dessous, la vaste composition de Herri met de
Bles (Enfer, Accademia Venezia) se rapproche des œuvres de Jérôme Bosch...
Considérons un détail de la partie inférieure droite :
Ces visions oniriques de l'Enfer peuvent sembler proches du surréalisme... mais par crainte de l'anachronisme on s'en gardera.
Dans le Retable des Dominicains peint
vers 1475 par Martin Schöngauer (au Musée Unterlinden de Colmar), le
diable a deux visages, l'un sur les fesses est un motif qui se retrouve
chez Michel Pacher, avec Le diable tend le livre à saint Augustin, œuvre datée 1470-1475, de l'Altepinakothek de Munich, ci-dessous:
Mais
ce diable vert dispose d'ailes assorties alors que la carte de tarot
attribuée à Bonifacio Bembo (vers 1450) montre un diable d'un vert
éclatant muni d'ailes d'un bleu intense...
À
côté de ces visions du diable souvent présentées dans le cadre du
Jugement dernier, il est possible de bien montrer d'autres visions du
mal inspirées par l'Apocalypse. L'imaginaire du bestiaire !
Le Livre des Sept péchés mortels
(XV° s., Bibliothèque Nationale de France, Ms fr. 9608 fol. 57v) montre
un homme aux prises avec sept diables, un pour chacun des péchés
mortels.
(Image extraite de "Diable !" de Robert Muchembled, Seuil, 2002). Les
sept péchés capitaux sont, rappelons-le : l'avarice, la colère,
l'envie, la gourmandise, la luxure, l'orgueil et la paresse. (Bosch en a
fait une célèbre peinture qui est au Prado.)
Canavesio, Le Diable et le Pendu.
Fresque de 1492, Notre-Dame des Fontaines, à La Brigue, près de Nice.
Canavesio nous rappelle que le diable est là pour saisir l'âme du
pécheur. Celle du suicidé, du pendu. Mais le Diable ici n'a plus rien
d'humain, c'est une goule, une chauve-souris, qui éventre le mort pour
l'éviscérer.
3. La Chute en Enfer des Anges et des Damnés
Dieric Bouts a peint une spectaculaire Chute des damnés, fin XVe s. Palais des Beaux-Arts de Lille.
Le détail mérite attention.
Le
Diable noir, qui n'a rien d'humain avec ses ailes de chauve-souris, ses
griffes, ses petits yeux, entraîne sa victime vers les bas fonds.
De même, la Chute des anges rebelles,
de Franz Floris, continue, plein XVIe siècle (1544. Musée Royal des
Beaux-Arts d'Anvers) de traiter, de manière très détaillée, le thème de
la Chute. On sait que Rubens le reprendra... Simplement on constate des
changements : les anges qui écrasent les diables humanoïdes et des bêtes
immondes sont habillés à la mode et l'on manie des épées "modernes".
En
même temps que la figure noire du Diable persiste, le Diable prend par
ailleurs davantage une figure humaine, une forme humaine. Les Très Riches Heures du duc de Berry,
œuvre des frères Limbourg (1411-1416), montrent bien ce double aspect.
Puis avec les œuvres d'artistes italiens (Luca Signorelli, Giorgio
Vasari, Michel-Ange) une évolution nettement plus humaine du Diable se
fait jour.
Au
centre de la composition, Satan est allongé sur un gril gigantesque —
c'est encore une fois le thème du géant roi des Enfers — d'où il saisit
les âmes pour les éjecter par la puissance de son souffle ardant. Au
premier plan, deux diables attisent le feu sous le gril à l'aide de
trois grands soufflets. D'autres démons font subir des sévices aux
hommes qui ont mal vécu, y compris un religieux tonsuré qui porte encore
ses vêtements sacerdotaux. Ainsi voit-on que même un religieux, un
homme d'Eglise peut être entraîné en Enfer, preuve que le mal est dans
la nature humaine. On peut y lire aussi le vent de contestation qui
traverse le peuple chrétien dès l'époque du Grand Schisme et mènera à la
Réforme. (folio 108 des Très Riches Heures).
Mais
en même temps (folio 64), les frères Limbourg, en reprenant le thème de
la chute des anges rebelles, peignent dans les — futurs — diables des
hommes beaux, magnifiquement vêtus de bleu, nuance lapis lazuli. Lucifer
est représenté tout en bas, à l'opposé de Dieu, le corps renversé, la
tête encore couronnée... Que Lucifer était un bel Ange avant la Chute !
Avec Luca Signorelli, les diables ne sont mêmes plus des monstres, dans cette fresque de l'Enfer. Cathédrale d'Orvieto, chapelle San Brizio.
Au
centre de la composition, le diable qui entraîne la femme est très
humain de taille et de morphologie. On notera aussi la banalisation de
la nudité à ce moment de la Renaissance.
Giorgio Vasari —puis Federico Zuccari— ont contribué à la décoration de Santa Maria del Fiore, le duomo
de Florence. La fresque dont j'ai repris un détail datant des années
1572-79. Le Diable qu'on voit ici de dos est une anatomie classique à
laquelle on a "seulement" ajouté ailes, oreilles pointues et queue.
Michel-Ange a terminé en 1541 la fresque du Jugement dernier da la chapelle Sixtine au Vatican. Un détail de cette œuvre mérite toute notre attention:
Détail du Jugement dernier, cette figure du désespéré est celle d'un damné mordu par le serpent (morso) et pris de remords (remorso en italien). Le Diable l'entraîne vers l'abîme, mais c'est presque le Penseur de Rodin que cet homme bouleversé par le remords, ou plus généralement par sa condition humaine...
• L'Antéchrist est un homme lui aussi
Luca Signorelli, La Prédication de l'Antéchrist (1499-1502),
Orvieto, chapelle San Brizio. Même l'Antéchrist est maintenant un homme
comme les autres... L'humanisme a triomphé.
HO LE CLERGÉ !!! LES HOSTIES, 'FAUT PAS LES FUMER...
AU LIEU DE POURCHASSER DES DIABLES IMAGINAIRES :
SI VOUS VOUS OCCUPIEZ DES DIABLES DONT VOS RANGS REGORGENT EN ABONDANCE ?!
Genre... CHAIS PAS MOI, AU HASARD...
MICKAEL BRETECHE, Prêtre de Saint gildas des bois jusqu'en novembre 2022...
Ou...
Genre :
Il n'est pas gratiné, celui-là, de diable ?! Il passait même pour un saint !
AU LIEU DE REGARDER LA PAILLE DANS NOTRE ŒIL...
... ET SI VOUS VOUS PRÉOCCUPIEZ DE LA POUTRE DANS LES VÔTRES ?!
Évangile de Luc, 6, 41 : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! », ou « Comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?
Églises
en feu, créature mi-homme mi-animal, squelettes et un minotaure : les
complotistes s'enflamment contre un spectacle urbain jugé satanique
Écrit par
Apolline Riou
Publié le Mis à jour le
"Satan" et "les forces du mal" célébrés
par le prochain opéra urbain de La Machine à Toulouse (Haute-Garonne) ?
C'est ce que dénoncent un prêtre et plusieurs internautes, voyant dans
l'événement la figure obscure d'une imagerie diabolique. À l'heure où
les repères traditionnels s'étiolent, les théories du complot autour du
diable sont l'apanage des religieux et de l'extrême droite. Analyse.
Société
Deux cathédrales en feu, une créature mi-homme mi-animal, des
squelettes et un minotaure aux yeux perçants : l'affiche annonce le
deuxième opus de l'opéra urbain "La porte des ténèbres : le Gardien du temple". Le spectacle est orchestré par la compagnie La Machine, bien connue des habitants de Toulouse (Haute-Garonne), qui promet un spectacle en plein centre-ville, à la fin du mois d'octobre 2024.
Le Minotaure, la Grande Araignée et la Gardienne des Ténèbres déambuleront dans les rues, comme cela s'est déjà produit en 2018.
Sur les réseaux, l'affiche de l'évènement est mal accueillie par plusieurs internautes. "Les satanistes ont pignon sur rue à Toulouse", peut-on lire sur X (anciennement Twitter). Une militante, affiliée au Parti Reconquête partage un article du site d'actualité d'extrême droite Boulevard Voltaire évoquant la "culture des ténèbres en France", représentée par cet opéra urbain toulousain ou encore par le festival de musique Hellfest, caractérisé de "sataniste et violent".
Les satanistes ont pignon sur rue à Toulouse.
Du vendredi 25 au dimanche 27 octobre 2024, le centre-ville de Toulouse accueillera un opéra urbain :
Le Gardien du Temple - La Porte des Ténèbres.
Vous aurez remarqué les deux cathédrales en feux
La cérémonie des Jeux olympiques Paris 2024 a provoqué la même
réaction. Certains interprétants la cavalière sur la Seine comme le
signe de "l'apocalypse".
Je vous ai fais un petit montage pour vous
montrer ce que macron a voulu vous faire comprendre avec cette ouverture
de JO SATANISTE .
Le cavalier de l'apocalypse sur son cheval annonce ceci...
Un combat religieux
L'idée d'une décadence vient surtout de la part des croyants. Sur son
compte X, l'Abbé Simon d'Artigue, de la Cathédrale Saint-Etienne de
Toulouse, dénonce également une "iconographie diabolique" de la part de l'opéra urbain.
Une iconographie diabolique, les églises de @toulouse en feu, c'est plein d'espérance pour notre ville et notre pays... pic.twitter.com/AOCtfrqPAO
— Abbé Simon d'Artigue (@simondartigue) July 10, 2024
En parallèle, Marie Vindigni, créatrice de contenu, publie une vidéo YouTube dans laquelle elle "décrypte" cette imagerie diabolique de l'événement, dans son format avec "un point de vue Chrétien éclairé" afin d'alerter ses abonnés "sur les temps dans lesquels nous vivons".
Je suis très heureux de vous présenter cette sublime affiche avec ses églises en feux, le tout financé par la ville de @Toulouse avec nos impôts ! pic.twitter.com/SWZFkejxRG
— Thibaut Chourré (@thibautchourre) August 27, 2024
Julien Giry, politologue et chercheur à l'université de Tours, rappelle que "le
monde artistique a toujours été une cible de la part des milieux
traditionalistes. Il est considéré comme perverti, car sa création sort
du cadre et dérangerait ainsi l'ordre établi et les valeurs
traditionnelles". Selon le chercheur, l'idée que les élites et la
société moderne s'en prennent aux chrétiens n'est pas nouvelle. Aux
Etats-Unis, dans les années 60, les chansons des Beatles regorgeaient de
messages masqués prétendument satanistes. Même son de cloche, quelques
années plus tard, pour le célèbre "Starway to heaven" de Led Zeppelin, qui serait plutôt un escalier pour l'enfer, que pour le paradis.
Un instrument politique
En France aussi, les catholiques traditionalistes et rigoristes de la
Fraternité Saint Pie X, menés par Monseigneur Lefèbvre, combattent dans
les années 70 la diabolique modernité. À la même époque, la droite
chrétienne évangélique a un grand pouvoir de l'autre côté de
l'Atlantique. C'est finalement Qanon,
mouvance américaine conspirationniste d'extrême droite, qui remet au
goût du jour, ces dernières années, les théories pédo-satanistes.
Car à côté des fervents croyants qui craignent le diable, "la droite radicale utilise ces théories comme symbole, explique Julien Giry. Ils incluent le discours complotiste à la mode dans un discours plus large, à des fins politiques, de manière opportuniste."Les réseaux sociaux sont les vecteurs principaux de ces actions. "X (anciennement Twitter) n'est pas une miniature du monde réel, souligne le politologue. Ses usagers savent parfaitement l'utiliser pour donner l’impression qu’ils sont nombreux à relayer le même sujet." Les médias mainstream mordent à l'hameçon et "font croire que ce qu'il se passe sur X a un réel impact".
Les récupérations de la droite et de l'extrême droite sont d'autant
plus relayées par des chaînes comme Cnews, propriété du milliardaire
conservateur et réactionnaire Vincent Bolloré.
Retrouver une identité
L'idée que les "forces du mal dominent le monde" continue de s'insérer dans l'esprit d'une population encline à y trouver un repère. Les individus font en fait face à une "panique morale". "En sociologie, cela désigne le sentiment que tout ce en quoi l'on croit, est mis de côté, décrit Julien Giry. Que tous nos repères moraux, culturels, politiques et religieux sont en train de disparaître."
Conséquence, pour le chercheur, des politiques néolibérales menée
depuis les années 70. L'individu se retrouve seul face au marché et perd
les cadres de pensée et de sociabilisation qui le structuraient. "L'isolement détruit les repères et les identités collectives",
déclare le politologue, et le complotisme devient alors une forme de
rationalisation, tout comme l'engagement religieux. Voir un message
satanique dans l'affiche de l'opéra urbain toulousain serait une façon
de voir une "vérité", qui ne serait pas celle de "la masse".