Vous admirez ma bague ?
Elle est le fruit du remarquable travail d'orfèvre de Madame Géraldine Abadie, joaillère sur Châteaubriant, à qui j'ai apporté une bague ancien à la monture cassée et une monture d'argent moderne dont la pierre d'origine s'était dessertie en lui demandant si elle pouvait donner la monture à la Perle d'argent que je tenais à arborer...
Je ne le pensais pas possible, mais elle l'a fait ! Madame Abadie est une merveilleuse artisane à qui je transmets ma bénédiction ; je souhaite voir sa maison rester debout contre vents et marées tout autant que Covid...
Source de l'article : Ouest France
Portrait
La famille Abadie, c'est Christian, Françoise, leur fille Géraldine et leur entreprise de joaillerie-bijouterie, installée place de la Motte depuis plus de vingt-cinq ans. Tout jeune déjà, le père, Christian Abadie, était attiré par les arts en général : le dessin, la peinture ou la mode, qu'il découvrait à travers des ouvrages spécialisés dont il était un fervent lecteur.
À huit ans, il a la révélation de sa vocation en regardant une émission de télévision consacrée à un grand joaillier. Son chemin est alors tout tracé : il suit un apprentissage de trois ans, débuté avec maître Guillard, un joaillier qui a travaillé un temps place Vendôme, à Paris, le temps de décrocher un diplôme à la chambre des métiers de la Sarthe et de glaner au passage trois premiers prix aux Beaux-Arts du Mans. Il termine son parcours en tant qu'employé au sein d'un atelier de renom, toujours au Mans, où l'artisan reste finalement une vingtaine d'années.
Les deux établis sont côte à côte
Puis, il vole de ses propres ailes et se met à concevoir ses créations originales. Tout au long de sa carrière, il tente d'affirmer sa démarche artistique à travers ses créations de bijoux. « Je suis avant tout un artisan créateur. Ma démarche de joailler a toujours été guidée par mon inspiration. » Son atelier, d'une grande sobriété, est au premier étage de la boutique. Deux établis trônent côte à côte, identiques, celui du père et de la fille, du maître et de l'élève.
Géraldine, garante des traditions et d'un savoir-faire artisanal précieux, assure désormais la relève. Car ici, « on travaille toujours à l'ancienne et il n'est pas question de changer », glisse-t-elle dans un sourire amusé. Cette jeune femme pleine d'humilité perçoit le joaillier-bijoutier comme le trait d'union entre la personne qui portera le bijou et la pièce créée pour elle.
« La joaillerie de proximité n'est plus ce qu'elle était »
En bas, dans la boutique, Françoise accueille et reçoit chaleureusement les clients. Elle écoute, explique, conseille, mais s'occupe aussi de la gestion administrative, financière et des contacts avec les fournisseurs. C'est elle la gardienne du lieu, l'indispensable rouage assurant le bon fonctionnement de l'entreprise familiale.
Mais « la joaillerie de proximité n'est plus ce qu'elle était », déplore avec beaucoup d'amertume le couple, après plus de quarante ans de carrière. « La désertification du centre-ville s'accentue chaque année, avec des commerces qui ferment au profit des grandes zones commerciales qui ne cessent de croître, constate Christian Abadie. Notre centre-ville mériterait d'être revalorisé. Face à cette rude situation, heureusement qu'il nous reste encore une clientèle avertie, soucieuse d'un savoir-faire de qualité. Sans eux, nous aurions déjà mis la clé sous la porte. » Christian Abadie est néanmoins inquiet pour l'avenir. Et plus particulièrement pour celui de sa fille : « Il faut, malgré tout, aller de l'avant et ne jamais baisser les bras. »
Bonne Année, noble Dame, que 2021 vous apporte l'inattendu à défaut de la réalisation de tout vos voeux...
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