Ce matin, je croyais que j'allais faire comme d'habitude.
Me lever, regarder un ou deux épisodes de En Thérapie, vous savez, la série qui est passé sur ARTE TV, qu'une douce âme a eu la bonté de me glisser sur clef USB, parce que je n'ai ni internet ni télévision à mon domicile. J'ai un PC, ça suffit pour assurer mes loisirs au quotidien ; j'ai besoin d'un traitement de texte, pour écrire mes textes, d'un lecteur de DVD pour regarder les films et les séries que je me procure d'occasion au Secours populaire ou à la Recyclerie, de Paint, pour retoucher une ou deux photos que je veux partager sur mon blog... J'ai un accès internet à l'extérieur de chez moi : avoir internet à la maison est nocif pour ma santé mentale, je m'en suis rendue compte après avoir si brutalement décompensé en 2016.
Je ne pensais pas venir ici, à la communauté de Communes, où il y a un accès internet pour les gens qui n'ont pas les moyens de l'avoir chez eux. Vous savez, pour traiter tout l'administratif qu'il faut désormais se farter sur internet, parce que le papier, c'est tabou, on en viendra tous à bout, et c'est sensé alléger la lourdeur administrative française. La vérité, c'est que ça n'allège rien du tout ; la lourdeur administrative reste la même, mais ça permet à nos gouvernants de supprimer des postes de la fonction publique afin de pouvoir s'augmenter sans que ça se voit trop auprès de la commission aux comptes, quoi. Chez nous, à Saint Gildas des bois, maintenant, il faut faire quarante bornes pour tout : voir la mer, avoir un entretien avec un quidam de chez Pôle emploi, essayer de comprendre pourquoi le fisc vous réclame un arriéré que vous êtes persuadés de ne pas devoir, traiter avec des entreprises comme Veolia ou EDF quand la médiation par téléphone ne fonctionne plus...
Ce matin, je pensais que j'allais bosser sur mon roman.
Enfin un de mes romans.
Un de ceux que j'écris depuis des années.
Que je réécris depuis des années, si je dois être plus exacte dans la formulation.
Réécrire, c'est la seule chose que je sais faire. Je jette une trame dans un document word, enfin open office, depuis que j'ai un PC tournant sous windows 10 qui n'accepte plus d'installer ma vieille version de Word à laquelle j'étais accoutumée, parce que vous comprenez, elle était conçu pour Windows XP, et Wwindows 10 a beaucoup de mépris pour son vénérable aïeul. Enfin, non, Microsoft tient à ce que vous rachetiez les logiciels au fur et à mesure que votre PC évolue, alors ils programment l'obsolescence de leurs propres produits. 'Sont plus pris en charge par la dernier version de votre système d'exploitation, comme ça, ben vous mettez la main au porte-feuille, quoi.
Bref.
Je n'avais pas prévu de venir ici. Je voulais écrire ; je suis en plein dans la reprise de cette grande histoire d'amour que j'essaye de mettre en mots depuis douze ans à peu près. J'ai commencé quand je vivais encore avec mon cousin avec qui j'ai commis l'erreur d'acheter en indivision ma maison dans le Cantal, sans piger qu'on avait des objectifs de vie très différents lui et moi. La seule chose qu'on avait en commun, c'était qu'on avait peur de vivre seuls ; alors on s'est mis ensemble. Non, ce n'était pas une relation incestueuse. On a partagé les frais d'une location, et puis, après le décès de mon père, il a eu envie d'avoir une maison à retaper. J'avais du fric, j'ai cédé à son désir, on a acheté une maison, que j'adore, que je n'ai pas revu depuis mon départ d'Auvergne, parce que je suis toujours aussi persuadée que mon cousin me veut du mal pour la récupérer en toute légalité... Donc à l'époque j'ai commencé à écrire l'histoire de Ari et Eloha. Une histoire d'amour passionnelle, on ne peut plus classique : l'homme voit un objet qui lui plaît, décide qui le veut, le ravit à son univers et lui impose son désir qu'elle découvre toute effarouchée être le sien depuis le début. Un truc digne d'être publié collection Harlequin, et je sais pourquoi : ma vie était tellement dénuée de tout au plan affectif à ce moment-là que cette passion si conforme aux schémas mentaux imposés aux femmes dès l'enfance m'est apparu comme une bouée salvatrice. Après mon départ, en panique, et pleine phase de paranoïa intense, en pyjama parce qu'il était onze heures du soir passé, avec deux sacs de livres et avec une Titine qui n'avait pas été utilisée depuis plus d'un an, l'histoire a évolué. Je me suis tout à coup rendue compte que la raison pour laquelle je ne finissais pas cet écrit, c'était parce que il était tellement insipide. Si un homme en vrai m'abordait de la sorte, je l'aurais chassé à coups de gros sel dans le cul tiré au bazooka. Et c'est ce dont je me suis rendue compte lorsqu'un mec qui suivait mon blog a décidé de me contacter pour tenter d'avoir une aventure amoureuse avec moi. Ce qu'il voulait m'imposer comme relation physique m'a rendue d'abord perplexe, m'a renvoyé à Sade et à Pauline Carton, enfin Réage, mais relation en carton, où la femme s'efface devant la toute puissance masculine. Ca a été un électrochoc pour moi, parce que je ne m'étais jamais posée la question de ce que j'attendais d'une relation amoureuse jusqu'alors. Moi, j'avais une technique très simple ; comme je ne supportais pas le contact physique amoureux, ben je me bourrais la gueule avant, après je faisais semblant de grimper aux rideaux désinhibée par l'alcool, et après, le lendemain, je pleurais.
La vraie raison de mon départ d'Auvergne c'était ça : je voulais arrêter de boire, parce que je n'avais plus de raison valable de me beurrer comme un petit Lu, puisque je vivais avec un homme sans être en couple avec lui, et pourtant je buvais de plus en plus, dès le matin.
Il fallait que ça s'arrête, et pour ça, il me fallait de l'aide : qu'il n'y ait plus une seule goutte d'alcool dans la barque. Aide que mon cousin - et mon oncle - m'a refusé. Alors, je me suis barrée un soir, sans savoir que je partais définitivement. J'en aurais pris plus, des choses, si j'avais su que je partais définitivement, à commencé par mon PC...
Mais bon, je ne suis pas là pour évoquer ça aujourd'hui.
Enfin si, mais pas exactement.
En ce moment j'ai mal.
Une douleur physique aiguë comme un coup de couteau qui traverse ma hanche droite de part en part. Je me dis : "C'est le froid. C'est ce putain de vent de nord-est, que je déteste, avec son souffle glacé et sec comme un coup de trique ..." C'est sûr le froid n'arrange rien. La douleur prend en fait naissance dans le genou, celui que j'ai accidenté au ski il y près de deux décennies ; j'ai eu un arrachement du ligament croisé antérieur droit, et j'ai boité pendant plus d'un an au lieu de me faire opérer tout de suite. Après la ligamentoplastie, j'ai cru que c'était bon. c'était fini. Et puis, il y a quatre ou cinq ans paf ! Coup de couteau dans la hanche exactement à cette époque de l'année. Ça a suivi un accident du travail, où je me suis mal réceptionnée sur mon genou réparé. Ca m'a obligé à changer de nouveau ma vie : moins de grandes randonnées, plus de petits pas. Chaque année, à la même période. Il y a deux ans, je me suis dit : "tiens, c'est marrant, je boite exactement comme ma grand-mère, Berthe. Peut-être qu'elle cherche à se réincarner en moi."
Chaque année à la même période, j'ai si mal à la hanche que j'en boite. Pourquoi pas à un autre moment de l'année ? C'est parce que c'est la fin de l'hiver ? Il fait froid, tout ça ?
Nan.
Chaque année, c'est entre le 24 février et le 6 mars que ça me prend.
Les jours anniversaires respectivement de ma mère et de mon frère.
Samedi dernier, j'ai vu la une de Presse Océan :
Et ça me travaille depuis. Je revois cette bande de BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP tous plus BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP les uns que les autres défiler en gueulant qu'ils veulent pas de pédophiles radicalisés chez eux, toussa... Je les revois me gueuler : "Rentre chez toi !" Alors que je n'en ai pas de chez moi, je n'en ai jamais eu. Je suis la fille d'un séfarade ayant renié ses origines qui a épousé la petite sœur de sa goy super goy de première femme, une bonne française de Brive-la-Gaillarde, après avoir abandonné cette dernière pour une secrétaire... Je suis née à Bruxelles, j'ai ensuite été traînée de pays en pays, en Afrique, en Amérique du Sud, où mon père contribuait à l'enrichissement de la France sur le dos des Guinéens, des Nigérians, des Vénézuéliens, des Egyptiens, des Brésiliens... Qu'il supervisât l'exploitation minière de bauxite, qu'il supervisât la construction d'infrastructures sur le port de Lagos pour que BP exploite le pétrole off-shore, qu'il supervisât la coûteuse construction de prestigieux métros à Caracas, au Caire, ou à Rio de Janeiro, le résulta était le même : des puissants mis en place par l'occident signaient les yeux fermés des contrats contre une rétribution personnelle pendant que leur peuple payait l'endettement du pays créé par l'implantation de toutes ces structures et leurs gosses crevaient de faim sous mes yeux. Rien de ce que mon père a fait de sa vie ne me paraît digne ou admirable, malgré toutes les médailles du travail qu'il a reçu; c'était un neo colonialiste qui tirait sa subsistance de l'exploitation d'autrui. Un parasite. Qui entretenait son foyer avec de l'argent indigne d'avoir été gagné, et qui entrait dans le PIB de son pays à hauteur de 4 ou 7 % fonction des années. Et pour le gagner ce putain de fric, à la sueur de son front, mais surtout de tous les neo-esclaves payés au lance-pierre dont il "supervisait" le travail, il était absent.
Ma mère était tout puissante à la maison.
Règne qu'elle aurait voulu de terreur, et qui n'a pas eu sur moi la prise qu'elle aurait souhaité.
Mais elle m'a égratigné, année après année, s'assurant que j'aurais à porter pour le reste de ma vie des blessures qui m'empêcheraient à jamais d'être heureuse.
Chaque année je boite comme sa mère à elle, de la fin février, jusqu'à la mi-mars.
Chaque année, je deviens sa mère à elle. Ma Grand-mère. La boiteuse.
C'est la répétition d'un traumatisme physique initial que mon corps a refusé d'oublier quand mon esprit avait réussi à y poser un sceau magique me contraignant à ne pas penser à ce qui m'était arrivé à cette période là, l'année de la naissance de mon frère.
J'avais dix-huit ans, je venais de renouer avec ma demi-sœur Fabienne, et elle s'est mis en tête qu'on aille nettoyer le terrain que sa mère possédait à Brive. Débrouiller, brûler les ronces... Quinze jours de crapahut dans un terrain dont j'ignorais tout alors qu'il était le nœud constrictant toutes les relations familiales. Ce que je savais avant d'y partir, c'était que ma Tante, la soeur aînée de ma mère l'avait reçu en héritage de ses grand parents, qui l'avaient désignée comme héritière unique, déshéritant leur fille, ma grand-mère boiteuse, et son mari, pour une raison pas des plus claires, quand j'étais gosse. En tous les cas, mes grand-parents avaient porté l'affaire devant les tribunaux, un juge avait décidé de couper le terrain en deux, une moitié pour mes grand-parents, une autre pour ma tante, et ma mère a aussitôt ressenti une immense injustice : et pourquoi elle, elle n'avait droit à rien ?!
La jalousie.
C'est ce qui la poussée à séduire mon père alors qu'il allait se fiancer à ma tante. Elle voulait ce que sa soeur avait.
C'était à peu près tout ce que je savais de mon histoire familiale du côté de ma mère, en arrivant sur le terrain, l'été de mes dix-huit ans. Naïvement, je me suis dit que puisque j'étais là, autant que j'aille saluer mes grand parents. Fabienne a alors littéralement pété un plomb, en me traitant de tous les noms, en me jetant à la face que c'était ignoble que j'aille voir mes grand-parents alors qu'ils s'était passé tout ça entre eux et sa mère... J'ai haussé les épaules comme l'adolescente ignorante que j'étais, et je suis monté voir mes grand parents avec qui je n'avais jusqu'alors aucun grief. C'était même la seule famille qu'il me restait, puisque la famille de mon père ne voulait pas de moi chez eux, je ressemblais trop à ma mère en caractère à leur goût... J'y vais, mes grand-parents sont super heureux de me voir; je suis un genre de fierté pour eux, parce que j'écris. Je veux être romancière depuis à peu près toujours, et ils ont toujours été les seuls à prendre au sérieux cette ambition quand j'étais gamine, prenant mon parti face à ma mère qui jugeait cette idée de profession stupide, parce qu'elle avait elle prévu pour moi que je deviendrais le médecin qu'elle n'avait pas pu devenir.
Ils me reçoivent dans la cuisine du bas, attenante à leur garage. C'est là qu'on est le mieux chez eux, c'est l'endroit où ma grand-mère cuisine, prépare confitures et confits, pour ne pas empester l'étage d'odeur de nourriture, le seul endroit où ma mère acceptait de se mettre à table, lorsqu'on allait en vacances chez eux, parce que ma mère avait la passion des bergers allemands, qu'elle traitait mieux que ses propres enfants, et à l'étage, c'était non seulement envahi de poils de chien et de leur odeur de fauve, mais encore... Je ne sais pas, ce n'était pas un endroit confortable. Il y avait là-haut comme une chape de plomb, quelque chose que ma mère scellait, mais elle était bizarre, là-haut, terrorisée, même si elle refusait de le montrer. Pendant longtemps elle ne voulait plus qu'on séjourne chez mes grand-parent au prétexte que c'était sale. Et puis mon oncle, son petit frère s'est construit une chambre d'un débarras au garage et là, on a recommencé à séjourner chez eux. Mon frère, ma mère et moi enfermés la nuit dans cette petite chambre qui puait l'after-shave de mon oncle, et mes grand parents au-dessus; on entendait clairement la patte traînante de ma grand-mère racler le plancher lorsqu'elle se déplaçait...
A l'été de mes dix-huit ans, mes grand parents me reçoivent dans la cuisine du bas, où j'ai tant de souvenirs estivaux heureux : la cueillette des cerises chez le Père Gaucher, les confitures qu'on en avait fait, les repas où ma mère évitait de s'engueuler avec ses parents, la cuisine de terroir de ma grand-mère, confit et patates sautées à l'ail...
Ma grand-mère se rend compte qu'elle n'a rien à m'offrir à boire en bas ; elle monte chercher de la limonade à l'étage, et je reste seule avec mon grand-père, taiseux, avec sa face rougeaude d'alcoolo, les varices sur son nez, la peau diaphane jaunie par les ans... La pendule égrenne tranquillement les secondes et qu'on entend le pas traînant de ma grand-mère qui s'affaire au dessus de nous, on l'entend qui referme la porte d'entrée, je peux la visualiser boiter le long de l'escalier en béton... Et là, il me lâche tout à coup : "Tu te souviens, quand tu étais petite, et que tu ne voulais jamais dormir avec moi..."
Non, je ne me souvenais pas.
Mais la réflexion se grave en moi, je ne comprends pas ce qu'elle veut dire, mais je sais qu'elle est importante. Ma grand-mère réapparaît avec sa limonade sous le bras et sa canne dans l'autre main et voilà, c'est tout. C'est tout ce qu'il me dit. Que voulait-il faire ce jour là, en me disant ces mots-là ? Pourquoi la présence de ma grand-mère le fait tout à coup s'arrêter dans son élan, et il se referme comme une huître sur lui-même ?
Ma mère par téléphone me dira : "Mais c'est rien, ça, ça ne veut rien dire, il a un début de Parkinson, il déraille!"
Ma ma tante, qui nous rejoint le soir même dans la maison de ses grands-parents où l'on campe, elle, elle a autre chose à me raconter. Fabienne, toujours ulcérée par le fait que j'ai souhaité voir mes grand-paretnts contre son avis a fait venir sa mère pour qu'elle me raconte.
Qu'elle me raconte ce qu'a été son enfance.
Pourquoi mes arrière-grand-parents ont déshérité mes grands-parents à son profit.
Et ce qu'elle me raconte est si atroce que je me suis saouler à mort pour la première fois de ma vie.
Black out.
Le lendemain, aucun souvenir, juste des bribes, le feu devant lequel elle et moi on se trouvait, le niveau de la bouteille de whisky qui baissait à mesure que j'ingurgitais l'alcool, plus assommée par les révélations sordides de ma tante à propos de ce que lui a fait subir comme martyr son père tant qu'elle a été à sa garde que par l'alcool lui-même.
Ma soeur elle, n'a pas lâché le morceau. "Alors tu comprends, maintenant pourquoi ce sont des pourritures, ces gens-là ?! Des gens qui ne méritent pas qu'on aille leur dire bonjour ?!!" J'ai hoché la tête, mais je ne me souvenais de rien. Ma soeur à partir de ce moment-là s'est mise à me parler librement de ce qui était arrivée à sa mère, battue, torturée sexuellement... Parce qu'elle n'était pas la fille de son père, voyez-vous, il l'avait légitimée par un mariage alors qu'il n'avait pas mis en cloque ma grand-mère.
Mais je savais qu'il y avait un fond de vérité dans tout ça.
Parce que des années durant j'avais entendu ma mère et son frère Alain évoquer devant moi leur enfance avec cet homme qu'ils appelaient le vieux sans affection, bourré comme un coing et qui lorsqu'il parvenaient à les attraper les battait comme plâtre...
En perdant la garde de ma tante, que mes arrière grands parents avaient soustrait à la méchanceté de leur gendre, ils ont condamné les trois autres enfants à subir les atrocités jusqu'alors réservée à une seule, celle qui n'était de toutes manière pas sa fille.
Les faits m'ont été confirmé par mon second oncle, le frère aîné de ma mère, que je connaissais à peine lorsque je l'ai rencontré pour la première fois à l'âge de 27 ans, parce qu'il avait une embrouille de fric avec mon père, et qu'ils s'étaient séparés en mauvais termes.
Ca a mis quelques années à me monter au cerveau enfin.
Pourquoi je ne supportais pas d'être touchée par un homme sans être préalablement ivre à la limite du comas éthylique, pourquoi je détestais les contacts physiques, pourquoi j'étais incapable de garder quelqu'un dans ma vie.
"Tu te souviens, quand tu étais petite, et que tu ne voulais jamais dormir avec moi..."
Il n'y a qu'un moment dans mon enfance où ça a pu se produire, ça.
Mes parents vivaient au Nigeria, ma mère était enceinte de mon frère, sa grossesse comme toutes les précédentes se passait mal... Lorsqu'elle comprend début Mars qu'elle va accoucher d'un prématuré, alors que mon père est tellement occupé par son travail à Lagos, elle décide de faire appel à ses parents pour s'occuper de moi qui avais trois ans et demi. Mais sa mère est boiteuse, alors...
Alors seul son père est monté en région parisienne prendre soin de moi, pendant plusieurs semaines.
Plusieurs semaines.
Ma mère m'a laissé à la garde d'un homme qui avait traité l'enfant qu'il avait reconnu pour son aînée d'une façon aussi indigne dès sa toute petite enfance. Tout seul. Plusieurs SEMAINES.
Pire.
Mon père, qui savait toute l'histoire, puisqu'il avait épousé ma tante avant d'épouser ma mère a décidé que c'était une excellente idée, que de me laisser à la garde de son enflure de beau-père, pendant qu'il était super occupé à se faire mousser auprès de ses collègues en se pavanant et en faisant signer des contrats mirobolant à des pignoufs trop occupés à mettre plein de fric de côté en Suisse pour regarder droit dans les yeux les gosses de peuple crever de faim dans les rues malpropres de Lagos...
Image extraite de la série le Prisonnier
Chaque année, à la même période, je reçois des coups de couteau dans la hanche et je boite comme ma grand-mère. J'ai mal, je pleure, je hais l'humanité, je vous hais tous. Je ne peux pas avoir de vie à moi, parce que ma mère a décidé que mon père devait rester travailler à Lagos et que son saloperie de père ferait parfaitement l'affaire pour me garder.
Elle m'a traité toute ma vie de menteuse.
Sa soeur, toute sa vie elle l'a traité de menteuse.
Elle était obligée, vous comprenez...
Parce que pour que ses propres souvenirs à elle de son père ne remontent pas à la surface, il fallait que ma tante et moi on soit des menteuses. Que son père soit un saint. Sa mère une salope qui poussait son mari à bout, ce qui le faisait boire et après elle se servait de ses enfants comme bouclier, pour qu'il ne la batte pas...
Mais avec le temps, ma mère a commencé à porter des accusations contre moi qui en disent plus long sur ce qu'elle a subi que ce que moi je lui aurais fait enduré... Elle a commencé à dire que j'avais essayé de séduire mon oncle, son petit frère, et puis... Bien sûr, j'étais la salope et la pute qui était partie vivre maritalement avec son mari quand celui-ci était parti vivre à Pontoise...
Vous croyez que mon expérience est personnelle, qu'elle n'a pas de valeur, qu'elle ne concerne en rien les fameux prisonniers contre lesquels vous vous insurgez ? Mais, mes pauvres petits, ne comprenez-vous pas que c'est vous, le problème, pas eux ? Vous croyez que c'est un étranger qui est le danger pour vos enfants ?!
Pas du tout, le danger, il est chez vous.
L'ami, que vous accueillez les yeux fermés, le curé à qui vous les confiez, vous-même, persuadés que ce que vous faites c'est pour le bien de vos enfants... Parce que vous êtes partis tellement loin, pour justifiez vos propres actes, que vous ne distinguez plus ni "bien, ni "mal". C'est vous qui les détruisez vos gosses, pas d'éventuels prisonniers en réinsertion. Mais vous en rendre compte, ce serait vous apercevoir de votre vraie valeur, alors...
Alors, au diable les prisonniers, et après vous...
Le Déluge.
J'ai un nouveau doudou... |
Me pourras-tu sauver, petite Licorne dorée ? |
PS : Ce texte est publié sans relecture. il est donc bourré de fautes. Laissez-les vous faire trébucher le cerveau, parce qu'elles ne se sont pas insérée dans ce texte par hasard... L'endroit où elles se trouvent est aussi important que leur nature.
3 commentaires:
Je viens de lire la moitié.
Je reviendrai lire la suite.ces histoires traverses toujours des familles les lisant nous voyons un poi.t un autre.
Le corps a le droit ala parole c eest incroyable son reveil chaque annee.
Le corps parle et il en sait parfois plus que nous. Si nousne faisons pas les idiotes , il arrive a nous offrir del essentiel sur notre histoire s il se sait entendu , ladouleur pourra cesser et vous livrer encore bien de chose.
Votre histoire n ira jamais à harlequin plutot dans les registres de la genealogies 7 generationsnous portons les signes souvent restés enterres . Le debrouissayage d ailleurs pourrait pour certains esprits dontle mien passer pour une sacrée metaphore.
Chapeau dame , demoiselle.
Je repasse tres bientôt.
Je suis épuisée , je n ai pas eu le temps de relire. Alors beaucoup de vermicelles fotes d orthographe.
Bye bye belle plume Frankie Pain
C est drole je tombe sur votre texte sur les fautes d orthographe incroyable.
C'est un texte brut, que j'avais besoin de sortir pour le poser quelque part. Il effectivement bourré de fautes, mais je fais partie de ces gens qui croient aux signes : le hasard n'en est jamais vraiment un, à ce qu'il me semble : où l'on chute la marque reste et signifie autre chose, pour quelqu'un d'autre, vous voyez ?
Mon histoire familiale est tellement lourde que ça fait des années que j'essaye d'écrire un roman pour en parler, pour la rendre publique, parce que je n'en peux plus d'avoir été bâillonnée si longtemps par les convenances, par ma famille qui refuse de laver le linge sale même en famille...
Je suis actuellement en train de le faire sous la forme d'un polar, et je crois que je tiens enfin la bonne forme littéraire pour parler de tout ça.
Merci pour tous vos encouragements, ils ne me font pas que plaisir, ils m'aident à trouver une légitimité à m'exprimer, celle que ma famille m'a toujours refusé...
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