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| Voilà à quoi est bon une femme d'après l'église catholique romaine : broder sur les mêmes thèmes... |
Peu après ma
première communion, vers l'âge de dix ans, je demande au curé ce
que je dois faire pour devenir Pape.
L'homme horrifié par mon
ambition me révèle que les femmes ne peuvent pas devenir prêtres.
Pourquoi ? Et bien parce qu'elles sont les filles d'Ève,
qu'elles sont entachées par le péché originel et qu'elles n'ont
pas la pureté nécessaire pour approcher de l'autel. Je fais
remarquer au curé que d'après ce qu'il vient de nous raconter à la
messe, Jésus est le rédempteur, c'est-à-dire qu'il est sensé
avoir effacé tous nos péchés, et que la Vierge Marie est par
dessus le marché sensée avoir racheté la faute d'Ève en donnant
naissance au « fruit de ses entrailles » (un fruit pour
un fruit, la symbolique n'est pas fortuite).
Le prêtre me répond
alors en s'énervant que ça n'a rien à voir, que les femmes sont
des tentatrices, qu'elles ne sont pas pures, et elles ne peuvent pas
accéder à la prêtrise, point à la ligne. Je ne peux aspirer ni à
être pape, ni à être évêque, encore moins à être prêtre, et
je dois me contenter si je veux me rapprocher de Dieu d'épouser un
homme mort mais ressuscité, attention trop trop bien le mari jamais
à la maison qu'on me propose, dont j'aurais le droit de manger un
petit bout tous les matins si mon confesseur m'y autorise, un homme
qui ne passera jamais notre nuit de noce avec moi vu qu'il s'est tiré
il y a deux mille en nous laissant dans une merde noire...
En une
phrase comme en cent, devenir un gentil moulin à prières, qui doit
sacrifier sa chevelure en signe de renoncement à sa séduction, mais
surtout qui n'aura guère l'occasion de se faire remarquer si elle ne
porte pas les stigmates de son époux ou n'a pas des hallucinations à
force de jeûner ; en gros, il me fallait fermer ma grande
gueule définitivement si je ne voulais pas être taxée du péché
capital d'orgueil, ha mais.
C'est là que j'ai décidé
que le christianisme n'était pas une religion pour moi.
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