A deux voix près... sans déconner. |
Une manœuvre pour bâillonner L214 et les associations exposant les réalités de l’élevage intensif
Projet de loi de finances : L214 dénonce l’adoption révoltante de l’amendement Le Fur : une tentative de museler les lanceurs d’alerte qui révèlent la réalité de l’élevage et de l’abattage des animaux.
L214 exprime son indignation suite à l’adoption de l’amendement 1185 lors de l’examen de la loi de finances à l’Assemblée nationale ce vendredi 25 octobre. À seulement deux voix près (97 contre 95 voix), cette mesure a été adoptée, malgré son rejet initial en commission des finances. Déposé par plusieurs députés de la droite et d’Horizons et porté par Corentin Le Fur, cet amendement vise clairement à entraver le travail des associations de défense des animaux et à réduire au silence celles qui révèlent les conditions de vie des animaux dans les élevages et les souffrances qu’ils endurent dans les abattoirs. Marc Le Fur, père de Corentin Le Fur et ancien député, avait déjà été le porte-voix des amendements-bâillons dictés par la FNSEA ces dernières années, tentatives qui avaient jusqu’ici échoué.
L214 déplore l’absence de nombreux députés au moment du vote de cet amendement. Si certains partis – le Rassemblement national en tête, hostiles aux associations comme L214, ont soutenu la mesure sans surprise, d’autres partis, comme les Écologistes ou le Parti socialiste, étaient largement sous-représentés dans l’hémicycle malgré leurs engagements publics en faveur des lanceurs d’alerte : seulement 1 député sur 4 présent.
→ Lien vers l’amendement adopté
Une tentative délibérée de censure de L214
L’amendement adopté ce matin à l’Assemblée vise à pénaliser les associations d’intérêt général comme L214, en leur retirant la possibilité de délivrer des reçus fiscaux pour les dons si elles sont condamnées pour diffamation, intrusion, ou encore diffusion d’images sans consentement. Défendant son amendement en hémicycle, Corentin Le Fur a justifié cette mesure avec des arguments fallacieux, ciblant directement L214 et son travail d’information.
Derrière cet amendement se cache une stratégie : asphyxier économiquement les associations en les privant du soutien financier de leurs donateurs, et décourager le soutien public aux organisations qui documentent la souffrance des animaux.
→ Intervention de Corentin Le Fur (YouTube)
Une attaque brutale contre la liberté d’informer
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Cet amendement constitue une attaque directe contre la liberté d’informer sur les pratiques d’élevage intensif en France. L214 et d’autres associations jouent un rôle crucial pour révéler au grand jour les souffrances endurées par des millions d’animaux dans les élevages et abattoirs, souvent cachées aux yeux du public. En criminalisant leur action, cet amendement cherche à faire taire les lanceurs d’alerte et à protéger une industrie qui redoute la transparence. Cette tentative d’intimidation n’a pas sa place dans une démocratie où le droit d’informer et la liberté d’expression doivent primer. »
L214 continuera son travail d’information
Grâce à ses enquêtes et campagnes, des pratiques cruelles comme le broyage des poussins mâles ont été interdites, et des avancées significatives ont été obtenues contre certaines pratiques comme l’élevage des poules en cage. En 2016, 68 % des poules étaient encore élevées en cage ; elles ne sont plus que 23 % en 2023. Ses actions, soutenues par plus de 50 000 adhérents, saluées par de nombreux citoyens et personnalités publiques et politiques, contribuent concrètement à faire reculer la maltraitance des animaux.
Malgré cette tentative de censure, L214 réaffirme sa détermination à continuer son combat pour la défense des animaux et la transparence des pratiques d’élevage et d’abattage. L214 examine les voies de recours et continuera à porter la voix des animaux et de ceux qui défendent leur cause.
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