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jeudi 19 avril 2018
Le gouvernement : "Comment ?! Vous voulez pas donner vos noms pour qu'on puisse tranquillement vous ficher écoterroriste et vous pourrir le reste de votre vie ?!!!!!! Quel scandale !!!!! Vous n'êtes vraiment pas concilants, hein..."
NDDL : la préfète annonce une «ultime» rencontre avec les zadistes vendredi
Par
Yohan Blavignat
AFP agence
Mis à jour
Publié
VIDÉOS
- Au lendemain d‘une réunion infructueuse entre une délégation de huit
opposants et Nicolas Hulot à Nantes, Nicole Klein a annoncé sur Europe 1
«une ultime tentative pour faire bouger les choses» ce vendredi.
Mercredi, Nicolas Hulot avait appelé les occupants à «saisir la main que
le gouvernement leur a tendu».
Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a présidé, ce mercredi à Nantes, une rencontre cruciale entre
la préfète des Pays de la Loire et une délégation d'occupants de la ZAD
de Notre-Dame-des-Landes, destinée à les convaincre de se régulariser
d'ici lundi. Trois mois après l'abandon du projet d'aéroport, cette
réunion visait à permettre de trouver une issue au conflit, au dixième
jour d'opérations de gendarmerie sur le site de 1650 hectares, marquées
par des heurts entre opposants et forces de l'ordre.
Alors
que ce rendez-vous n'a pas permis de faire bouger les lignes, la
préfète des Pays de la Loire , Nicole Klein, a annoncé jeudi matin sur
Europe 1 qu'elle rencontrerait de nouveau les zadistes vendredi pour «une ultime tentative de faire bouger les choses».
«C'est vrai que je pensais que la délégation qui avait accepté de venir
me voir avancerait vers des choses qu'on leur demande qui sont assez
simple: donner leur nom et présenter un projet agricole. Il y a un refus
absolu d'entrer dans ce qui est normal pour tout autre agriculteur en
France, c'est incompréhensible et inacceptable pour tous les autres»,
a-t-elle déploré. «Ce qui est demandé est demandé à tous les
agriculteurs de France», a insisté la préfète, rappelant l'exemple du
Larzac. Selon elle, les zadistes se sont mis dans une position «dont ils
n'arrivent pas à sortir de refuser de dire qui ils sont, où ils
habitent et ce qu'ils veulent faire. Cela ne me semble pas être des
demandes démesurées».
Mercredi,
à l'issue de la réunion avec les zadistes, Nicolas Hulot a appelé au
cours d'une conférence de presse les opposants à «saisir la main que le
gouvernement leur a tendu dès le 17 janvier» lorsque le premier
ministre, Édouard Philippe, a annoncé l'abandon du projet d'aéroport à
Notre-Dame-des-Landes. «Nous avons un sentiment de tristesse, de gâchis,
que j'espère provisoire», a-t-il martelé. Et le ministre de rappeler la
génèse de la lutte dans cette zone: «À l'origine, c'était un combat
mené pour préserver les terres agricoles, les zones humides et la
biodiversité. Sauf à me tromper, ce combat-là a été atteint. (...) Il
faut peut-être s'interroger de savoir s'il ne faut pas, à un moment ou à
un autre, cesser un combat que l'on pense gagné.»
«Ne rentrons pas dans une spirale de violence»
Nicolas Hulot
En conclusion, le ministre a appeler à ne pas «rater la
dernière étape». «Ne rentrons pas dans une spirale de violence. Ne
confondons pas écologie et anarchie, et sachons maintenant passer à une
nouvelle étape», a-t-il déclaré. Selon lui, le gouvernement est
désormais «en droit d'attendre un geste, un retour à l'ordre pour la
tranquillité des habitants qui subissent une situation qui n'est plus
tolérable».
«Aucune ligne n'a bougé», les zadistes déçus
Un
peu plus tôt, une délégation d'opposants avait exprimé sa déception sur
le contenu de la réunion. «Aucune ligne n'a bougé. C'est clair que les
lignes n'ont pas bougé du tout», les «exigences posées» par le
gouvernement restant les mêmes, a déclaré à la sortie de la préfecture
Marcel Thébault, l'un des quatre agriculteurs historiques de NDDL et un
des membres de la délégation. Selon lui, le gouvernement n'a pas proposé
de «recul du délai ni quoi que ce soit».
En
invitant les zadistes à reprendre le dialogue, interrompu le 9 avril
par les opérations d'expulsions et la destruction de 29 «squats» en
quatre jours, la préfète de région, Nicole Klein, a voulu leur offrir
«une porte de sortie» et tâcher d'éviter une évacuation de plus grande
ampleur. Ils doivent «donner leurs noms», a souligné la préfète. «S'ils
ne répondent pas a minima à cette demande, le président de la République
a été très clair, il y aura de nouveau des expulsions».
Le
gouvernement a laissé aux opposants jusqu'au 23 avril pour se
régulariser. La déclaration d'intention que doivent remplir les zadistes
souhaitant «entrer dans les règles» comporte leurs noms et les grandes
lignes de leur projet agricole ou para-agricole. Sans valeur juridique,
elle est un préalable à la signature ou non de baux agricoles précaires.
«Ce ne sera pas le Larzac, ça a été dit»
Nicole Klein, préfète du Pays de la Loire
À l'heure actuelle, «les seuls qui sont en situation
régulière sont les quatre agriculteurs historiques qui ont demandé la
rétrocession de leurs terres et ceux qui ont une convention d'occupation
temporaire qui souvent exploitent les terres sans habiter là», avait
détaillé Nicole Klein mardi. La représentante de l'Etat n'avait reçu
avant la réunion que quelques «formulaires fantaisistes, de gens venant
d'ailleurs», avait-elle indiqué mardi. Les zadistes, qui déplorent
«l'ultimatum du 23», sorte de «couperet» et de «chantage à la terreur»,
jugent le format de cette déclaration d'intention «trop individuel».
L'Etat ne fermera pas la porte à des coopératives ou à des GAEC
(groupements agricoles d'exploitation en commun, NDLR), mais «ce ne sera
pas le Larzac, ça a été dit», avait précisé la préfète.
À
l'Assemblée nationale, le premier ministre Édouard Philippe a répété ce
mercredi que «les occupants illégaux» qui ne régulariseront pas
rapidement leur situation «quitteront les lieux» car «force doit rester à
la loi».
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