lundi 6 janvier 2020

Le début de la fin

Bonjour.

Bonjour ?

Bonjour !

Y a quelqu'un ?

Quelqu'un me lit ?!

Pfffff.

Encore une illusion.

Personne ne me lit.

Qui me lirait ?!...

Je n’intéresse personne.

Je n'ai jamais intéressé personne. Pas même ma famille. On me jette un coup d’œil, un seul et on sait. On se détourne. Un bonjour poli, tout au plus que j'obtiens, quand je rencontre des gens. Parce que je les regarde droit dans les yeux en leur disant bonjour madame, bonjour monsieur. Avec un grand sourire. Alors ils ne se sentent pas le choix ; ils affichent leur sourire le plus faux, et hochent la tête : bonjour. Pas de madame, pas de monsieur. Bon pour monsieur, c'est normal, je n'en suis pas un de monsieur. Chuis une dame. Enfin, chuis une dame... Disons que je suis un individu de sexe féminin, parce que je ne correspond pas exactement à l'idée qu'on se fait d'une dame.

Ouais, une dame, ça se maquille, ça se fait jolie, tout ça.

Ça ne parle que lorsqu'on lui demande son avis par politesse sans l'écouter parce que bon, c'est une femme, tout de même ; on ne va pas s'intéresser à ce pensent les femmes, quand même, parce que sinon, où va-t-on, ma bonne dame...

Moi, j'en ai rien à battre, de me faire jolie. Je pars du principe que si j'ai besoin d'un déguisement pour être une femme, c'est qu'il y a un problème quelque part.

Il y a un problème quelque part.

Moi, y paraît.

Moi, chuis pas normale.

Je devrais vouloir faire un effort d'apparence pour être une femme, une vraie. Je devrais avoir le réflexe de cacher mes gros seins qui tombent comme des gants de toilette dans un soutien-gorge qui les redresse et rend le décolleté pigeonnant pour le plaisir des yeux de ces messieurs, je devrais souligner l'amande de mes yeux d'un trait de noir pour la rendre plus intense et mettre du rouge sur mes lèvres pour me faire une belle bouche à pipe propre à faire fantasmer correctement un inconnu sur mes capacités à le satisfaire sexuellement, je devrais claquer du pognon dans des vêtements qui m'affinent la silhouette, je devrais faire des régimes alimentaires pour revenir au taille 38 de ma jeunesse qui m'allait si bien, mais qui ne m'a pas pour autant permis de rencontrer l'homme de ma vie...
J'ai joué le jeu, longtemps.
Ça m'a coûté des monceaux de thunes, d'être une femme : le maquillage, qui coûte une blinde dès que vous voulez des produits qui ne vous font pas des trous dans la peau, l'attirail nécessaire ensuite à vous démaquiller une fois la représentation quotidienne finie, les fringues pour avoir cette élégance que les hommes disent rechercher dans leur compagne, les talons haut qui vous font un cul propre à retourner les hommes sur votre passage, certes, mais qui vous détruisent le dos un peu plus à chaque pas que vous faites avec, la cire dépilatoire, parce qu'il paraît qu'une femme qui se respecte n'a pas de poil, et tant pis si vous les ôter vous arrache des larmes de douleur une fois par mois, soi-disant qu'il faut souffrir pour être belle...
La privation de nourriture.
C'est clair que j'avais moins de budget bouffe qu'aujourd'hui.
Essentiellement parce que je fumais. Le tabac avait deux vertus capitales à mes yeux : il me coupait la faim donc je mangeais moins que ce que mon corps aurait eu besoin, et tenir une cigarette rendait mes gestes élégants. C'est gracieux, de tenir une clope entre l'index et le majeur, ça vous donne de la prestance. Quand vous la portez à votre bouche pour en prendre une bouffée, les hommes suivent machinalement votre geste du regard, découvrant alors la pulpe de vos lèvres qui s'entrouvrent pour accueillir le corps étranger, et la légère succion les rend rêveurs. C'est inconscient, mais lorsqu'ils vous fumez, ils prennent tout à coup conscience que vous avez une bouche à pipe. Alors ils vous trouvent féminine.
Le tabac était un énorme poste de dépense : l'accessoire indispensable pour être remarquée, encore mieux que tout le reste. Alors il fallait se manucurer, poncer la peau des doigts pour ôter les tâches jaunes de nicotine si vilaines, faire pousser ses ongles, les limer, les vernir ; deux couches, une base plus une couleur... Et on recommence une fois par semaine pour avoir les ongles toujours beaux, élégants, féminins...
Suivaient naturellement tous les indispensables soin du corps : le tabac, ça vous donne des rides, ça abîme terriblement la peau, alors vous investissez. Une crème anti-ride à 60 boules par ci, un lait pour le corps parfumé par là... Pailleté d'or, les soirs où vous sortez en espérant faire LA rencontre... C'est-à-dire que votre peau de votre cul brille, exactement l'inverse de ce que vous voulez pour votre visage, que vous êtes sensée tout faire pour matifier si vous avez une peau à tendance grasse comme la mienne. Visage terne, corps brillant de mille feux, pailletée d'or et couverte de sequins cousus à une robe courte pour qu'on remarque comment vous bougez sur la piste... Tout ça pour finir avec une bite insensible dans votre pauvre petit vagin trop sensible à cinq heures du matin, avec un mec qui ahane à votre oreille, qui s'y prend tellement mal que vous êtes obligée de simuler pour que ça se finisse au plus vite... Un mec que vous ne reverrez jamais malgré ses assurances de vous appeler lorsque vous lui avez confié votre numéro de téléphone.

Ouaip.

Des années durant j'ai été une femme.

Le vagin plein de foutre, le visage plein de maquillage qui coulait et me brûlait les yeux à chaque fois que j'avais le vin si triste que je croyais que mon cœur allait exploser tellement le désespoir de ne plaire à personne au-delà d'un simple coup d'un soir me tenaillait aux tripes...

Un jour, j'ai acheté un godemiché en verre.
Pour mes trente ans.
Mon premier orgasme m'a ouvert les yeux : putain, j'ai claqué en vain tout ce pognon pendant des années pour être une femme, une vraie, alors que tout ce qu'il fallait vraiment pour que je prenne mon pied à chaque rapport, c'est que je fasse le boulot des mecs moi-même ?!

Putain mais quelle conne !!!!!

Que de temps perdu !

Que de fric perdu !

Pourquoi on t'apprend pas ça à l'école, au lieu de te faire faire des maths dont t'as strictement – et littéralement, en l'occurrence – rien à branler ?!

Bon j'exagère. Les maths, ça fini par me servir. J'ai pu calculer combien ça m'avait coûté de chercher pendant une décennie un homme susceptible de me faire jouir : 50 euros mensuels de maquillage et soins du corps divers, multiplié par 12 mois, multiplié par dix ans, plus 200 à 300 euros de fringues, chaussures, accessoires par mois fois douze, fois dix, plus ma part au restau et au ciné à chaque fois que je tombais sur un mufle qui voulait bien tirer sa crampe mais pas débourser un cent pour un service qui lui était dû gratis, vu ma tronche, que je devais déjà être contente qu'il daigne me proposer de sortir avec lui, quand même, vu ma tronche et mon mètre cinquante si loin de la taille mannequin qui le fait fantasmer, plus mon entrée en boite une fois par semaine si je n'y arrivais pas avant vingt-trois heures, alors qu'on se fait chier en boite, avant minuit, plus le déplacement pour aller sur tous ces endroits où j'étais susceptible de rencontrer le mec de ma vie... Plus l'alcool, les drogues pour tenir, jour après jour et supporter la solitude... Ah non, les drogues, elles étaient remboursées par la Sécu, puisqu'elles m'étaient prescrites par un médecin.

Les maths, ça m'a servi à calculer qu'un homme, ça ne sert à RIEN.

Depuis, je suis un individu de sexe féminin : j'ai arrêté de fumer, j'ai laisser tomber le maquillage, les produits de « beauté » qui ne te rendent pas belle mais te font croire vu le prix que t'y a mis que tu l'es devenue façon bonne marraine la fée d'un coup de port de crème mâââgique, le budget fringues insensé, les chaussures à talons qui m'ont refilé le mal de dos que je me tape maintenant à les avoir portée pendant dix trop longues années ; je mange bio des produits que je cuisine moi-même et dont la saveur mettent mes sens à la fête, et j'écris des romans pour m'imaginer une vie sociale épanouie.

Rien à foutre de l'IRL.

C'est pas intéressant, l'IRL : c'est bourré de keums moches qui sont tout juste capables de te bourriner comme des porn star en rêvant qu'ils ont des queues d'étalon alors que tu rêves d'être enlevée sur un cheval blanc dans les bras d'un mec beau comme un dieu grec – les dieu grecs les plus beaux de face ont de belles fesses mais des petites queues bien molles ; allez le vérifier par vous même, en soulevant les feuilles de vigne de marbre des statues conservées dans tous ces musées que vous dédaignez, bandes d'incultes – même  et surtout si tu te trouves moche comme un cul ; des keums qui en plus, ne veulent pas mettre de capote pour pas gêner LEUR plaisir, donc tu te retrouves en prime avec les bébêtes qu'ils ont eu la bonté de te refiler avec leur laitance pourrie remplie du SIDA qu'ils ont pécho à force de s'enfiler des singes et des chats : des champi pas hallucinogènes, hélas ; des morpions si t'as de la chance, l'aid(s)(e) si t'en n'as pas (rayez la mention inutile, les enfants)... Quand c'est pas un polichinelle qu'ils te laissent dans le tiroir. Tout ça pour un peu de purée trop pâle pour être honnête qui pue la pisse et te coule entre les cuisses en collant sur ta peau pailletée d'or grâce au lait miracle qui t'a coûté un bras, alors que tu rentres chez toi en pleurant comme un veau à l'abattoir, le ventre endolori par les coups de butoir que ce connard a eu la bonté de te refiler en te disant « t'aime ça salope, hein t'aime ça », tout ça parce que toi tu faisais « ouiii ouiiii ouiiiiii oh oui vas-yyyyy » pour que ce mauvais moment passe plus vite.

J'ai une belle collection de godemichés, j'avoue, ce qui est ridicule, parce que je n'en utilise qu'un : Spartacus, 29,95 euros en promo parce que c'était le dernier invendu d'une série qui se faisait plus, une superbe bite de verre ni trop petite ni trop grosse, courbe, au gland élégant parce que circoncis – les prépuces ça pue la pisse parce que vous avez une hygiène plus que douteuse, les gars, désolée de devoir vous casser le mythe – qui dispose une extrémité torsadée pour une meilleure prise en main, et qui, à chaque usage fait déferler en moi ce plaisir merveilleux que j'ai si vainement cherché avec les hommes pendant une décennie. A chaque usage. Si, si, j'insiste, messieurs : à CHAQUE usage. Je ne me souviens pas d'une seule fois où il ne m'a pas comblée. J'ai eu des demi-orgasmes quand j'étais pas trop en forme, mais un demi-orgasme, c'est quand même mieux que des larmes de frustration dans le premier métro avec l'envie de gerber de n'être qu'un pauvre sac à foutre dont personne ne veut.

« Et la tendresse ?», me direz-vous...
« La tendresse, quoi, merde ! C'est ton gode qui te la donne, salope ?! » argumenterez-vous...
Eh bien permettez-moi de vous rétorquer :

MOUHAHAHAHAHAHA !!!

La tendresse...

Sans blague, les arguments à deux balles, nécessaire aux hommes pour se sentir mâlement indispensables...

La tendresse, aucun des hommes que j'ai rencontré n'en a fait fait preuve à mon encontre, à part pour me signaler qu'ils avaient les couilles pleines, et qu'il était temps que j'écarte les cuisses pour qu'ils puissent faire leur petite affaire. Et surtout que j'oublie pas de simuler, hein, ça les aide à venir, ces petits pédés – si, d'abord, j'ai droit d'utiliser le terme sans passer pour une homophobe, parce que je l'utilise au sens premier, celui de pédéraste, le gars qui aime les gens le plus jeune possible et c'est pas mon grand père maternel ou mon oncle Alain, Marie-Claire et Vogue qui oseront me contredire à ce propos, hein les pédés ! – s'ils ont l'impression de me faire jouir alors qu'en réalité ils me font mal, ce qu'ils savent très bien quand ils me pénètrent puisqu'ils se plaignent que je ne suis pas assez lubrifiée, ce qui est encore quelque chose qu'ils peuvent me reprocher : je ne fais aucun effort pour être une femme, bordel : je mouille même pas pour eux !

Pour la tendresse, j'ai trouvé une solution beaucoup plus satisfaisante qui n'implique pas que j'écarte les cuisses parce que la tendresse, ça met l'homme au garde-à-vous et tant pis si j'ai la migraine, pas envie, pas...

LE CHAT.

Nan, pas le logiciel qui permet de dialoguer avec des trou du cul – si, si, des trou du cul ; vu la merde qui sortent de leur clavier, ça ne peut être que des trous du cul – sur internet... Le chat, l'animal poilu qui fait miaou et qui se frotte contre vous pour vous inciter à lui donner de la pâtée sheba qui pue et coûte la peau de votre fesse droite – celle de la fesse gauche, vous l'avez perdu à force de payer des millions de trucs inutiles pour passer pour une femme espérant désespérément plaire un un mec pendant une décennie.

Le chat, c'est comme un homme : quand il se frotte à vous, c'est parce qu'il veut quelque chose. Mais il ne se plaindra pas que vous n'êtes pas assez lubrifiée ; lui ce qui l’intéresse, c'est la bouffe. Et la bouffe pour un chat, ça coûte quand même beaucoup moins cher que pour un homme, même quand c'est du sheba.
Grand seigneur, le chat prend son mal – et son estomac – en patience, pendant que vous couinez : « ooooooh voilà chouchou qui veut des câlins !!!! » et que vous lui en donnez, des câlins, plein. Vous le bisoutez vous le caressez de tout votre saoul, et puis vous finissez par lever votre – gros – cul de votre chaise pour lui ouvrir une boite, toute impressionnée par l'amour que vous êtes persuadée que vous porte cette petite bête.

Je suis une vieille fille à chats.

J'en ai trois, que j'aime d'amour et qui me le rendent bien, mieux si je leur donne du sheba, ce que je m'efforce de ne pas trop voir, comme ça je ne perds pas illusion qu'ils m'aiment pour moi et pas pour le sheba.
Il y a la blanche, qui dort le matin pour se remettre de sa sieste de la nuit, l'après midi pour se remettre de sa sieste du matin, le soir pour se remettre de sa sieste de l'après midi et la nuit pour se remettre de sa sieste du soir, et qui se fout totalement des bisous : impavide sous les lèvres elle déclenche la boite à ronron à chaque fois que vous la touchez, et si elle est d'humeur, elle se lève pour chercher la main qu'elle préfère aux lèvres ; ouais les chats, ça vous considère comme une brosse géante, vous êtes surtout pratique pour évacuer le surplus de poils à chaque mue.
Il y a la grise rayée style Européen à points genre Africain, qui n'aime pas les bisous et qui s'enfuit si vous vous approchez pour lui en faire, ou qui se fait toute petite entre vos bras avec la mine revêche pour bien vous signifiez combien vous outrepassez ses droits protégés par la convention de Genève du félin avec vos bisous pourris, mais elle viendra vous piétiner en faisant des huit ou des cercles – mais rien à voir avec les positions du champ de fleurs par rapport au soleil ; c'est un chat, pas une abeille – avec extase lorsque vous êtes assise sur votre fauteuil avec les genoux assez dégagés pour qu'elle saute dessus avec l'élégance malgré l'embonpoint que confère l'abus de sheba à l'animal castré, cherchant vos mains avec avidité pour une séance de caresses parfaitement tolérée contrairement à ces bisous pourris que vous vous entêtez à vouloir lui faire.
Il y a enfin le petit gris tout doux, qui n'aime pas les bisous, mais qui lui les gère très bien, stoïque sous les lèvres, vous observant de son œil rond qui frise, plein d’espièglerie : gnaquera, gnaquera pas ? Et hop, au moment ou vous vous y attendez le moment, il vous mord le nez par jeu. Pas trop fort, ça lui mal mal au cœur quand il vous fait saigner.

J'en ai trois, des chats ; comme ça, j'en ai toujours un à disposition quand j'ai besoin de tendresse : comme ça tombe pas toujours sur le même, ça les rends moins neurasthéniques, mes bisous dont personne ne veut.

Je suis une vieille  fille à chats et à godemichés, et je lève mon majeur à la santé de tous ces bitards qui me traitent de mal baisée, parce que je n'ai jamais été aussi bien baisée que depuis que j'ai arrêté de chercher un homme capable de m'aimer.

Comment ça, je vois tout en noir ?

Je suis juste réaliste : Je suis grosse petite et moche.

Si si...

Grosse : entre 88 et 98 kilos en fonction des saisons et de la façon dont ma thyroïde déconne ;
Petite : un mètre cinquante et un, mais à quarante-cinq ans, le un, je ne vais pas le garder encore bien longtemps le un, vu que l'âge ça tasse ;
Et moche, si moche que ma mère m'appelait l'éléphant de mer quand j'étais ado. Vous avez la tronche que ça a, un éléphant de mer ?! Comment voulez-vous que je me considère comme jolie, après avoir été éduquée à la méthode Coué pour bien prendre conscience de ma laideur dès le départ ?!
Je peux faire tout ce que je veux, je ne ressemblerai jamais à l'idéal féminin que distille les magazines féminins et la pub dans nos esprits ; jusque dans mon cercueil je resterai grosse petite et moche, y a rien à y faire, même si les porteurs de mon cercueil me maudiront de ne pas avoir fait un régime de mon vivant pour les soulager un peu, quoi, merde.

C'est génétique : mon père était un nabot, ma mère était une salope.

Nabot + salope = sale gosse, grosse petite et moche.

Je m'en fous, j'ai une vie plus riche que la vôtre, parce que j'ai arrêté de lutter contre l’inéluctable pour consacrer ma vie à mon écriture. Dans ma tête, je suis ce que je veux ; mes héroïnes sont grosses petites et moches, mais des mecs beaux comme des dieux tombent amoureuses d'elles, et toc. Et quand je suis bien chauffée, paf paf paf ; trois petits coups de Spartacus et je suis mieux baisée que la plupart d'entre vous, mesdames. Ne vous en déplaise, messieurs.

Ouais, c'est tout ce que je fais de ma vie. La réussite professionnelle, la reconnaissance de mes comparses, l'amitié et l'amour, je m'en contrefous : ça n'existe que dans votre tête, tous ces trucs. J'ai quarante-cinq ans ; j'ai enfin assez de bouteille pour vous affirmer que ça n'existe pas, l'amour, l'amitié, la reconnaissance des autres, la réussite professionnelle. Tout ça ce sont des merdes destinées à vous donner l'illusion de vivre, pour ne pas penser au seul véritable but de la vie : la mort. Vous pouvez vous taper le cul par terre autant que vous voulez : vous ne vivez que pour mourir un jour.

Les enfants ?!

Pffffff.

Un truc encore plus inutile que les hommes, ça, les enfants. Ça pue, ça vous prend des monceaux d'énergie, ça vous demande des tonnes de fric... Aucun intérêt. Les enfants, c'est comme comme le crédit d'une baraque : vous en prenez pour vingt ou trente ans, avec une différence : impossible de vous en débarrasser si vous n'arrivez plus à rembourser les mensualités. Sauf si vous appelez Christiane et que vous avez accouchez d'une Emmanuelle, que vous voulez éliminer pour faire votre petit Jean-Hervé chéri d'amour le seul, l'unique enfant que vous avez pondu.

Être mère ne m'a jamais intéressé. J'ai pas joué à la dînette ni à la poupée, même si j'ai beaucoup joué à papa-maman dans la petite enfance. J'ai toujours voulu être aimée, physiquement, et ce que j'ai désiré si fort, je ne l'ai jamais obtenu. Je n'ai jamais pu faire ne serait-ce qu'une seule fois faire l'amour avec un homme qui me plaisait physiquement ; j'ai juste été baisée par les moins regardant d'entre vous. Du coup c'était assez logique que j'avorte, les deux fois où je suis tombée enceinte : je ne me voyais pas élever un gosse qui avait cinquante pour cent de chance de ressembler à l'enculé m'ayant engrossée.

Pourtant c'est clair que vous m'y avez tous et toutes incitée à en avoir, des chiards. Qu'est-ce que vous avez pu me casser les ovaires avec ça... « Les enfants, c'est trop trop bien ! Ouais, mais tu dis ça maintenant, mais quand tu en auras, tu verras, c'est tellement différent... Comment, t'as trente-cinq ans et t'as toujours pas d'enfant ?! Dépêche-toi, l'horloge biologique fait tic-tac ! »

Putain mais qu'elle sonne la ménopause, cette foutue horloge biologique qui n'existe que dans vos têtes...
Je ne veux pas d'enfant,
je ne veux pas d'enfant,
je ne veux pas d'enfant.
Et j'en ai marre d'avoir mes règles. Foutez-moi la paix avec votre désir de me voir vous ressembler, bordel. Je ne veux pas d'enfant, je ne veux pas de mec, je veux écrire des romans, me branler avec Spartacus et faire des bisous à mes chats, le reste ne m’intéresse pas ! Le reste ça n'existe pas ! L'amour ça n'existe pas ! Non ça n'existe pas, c'est pas vrai ! Sinon il n'y aurait pas autant d'hommes qui buteraient leurs ex « par amour » ! Et ma mère, ma mère elle ne m'aurait pas traitée d'éléphant de mer, elle ne m'aurait pas abandonnée sans même un regard en arrière, et j'aurais eu une vie aussi pourrie que la vôtre, à courir tous les mois après de la thune, pour payer les traites de la voiture, de la maison, du frigo, du lave-linge, pour montrer que vous avez une vie qui vaut soi-disant la peine d'être vécue, avec vos gosses qui vous reprocheront à la première occasion de les avoir mis au monde parce que la vie, c'est de la MERDE !!!!!

Aha.
Voilà, on a mis le doigt dessus.
L'amour de la mère.
Les enfants sont des plantes, l'amour est l'eau dont ils ont besoin pour s'épanouir.
Je n'ai pas reçu d'eau.

Vous voulez savoir jusqu'où ma mère a été pour me priver d'eau ?

Lisez.

Vous jugerez après.


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